Histoire

Généralités historiques

BARTRES est situé en Pays de Bigorre. (Voir Localisation)

Bernadette Soubirous y fut placée en nourrice, puis comme bergère. Sobriquet : "Ets garrouès" ou "garroutès", du nom du garrot dont les habitants de Bartrès attachaient les fagots.

Histoire

BERNADETTE SOUBIROUS À BARTRÈS
1844 -1846 et 1857-1858

le petit village de Bartrès vous accueille. Bernadette y a vécu la deuxième année de son enfance, en 1844, y est revenue  quelques mois en 1857, à l'âge de 13 ans.
Ce village et son environnement sont l'un des souvenirs les plus prenants que nous ayons de Bernadette. On peut y retrouver les lieux où elle vécut :

  •    La maison Laguës ou Maison de la nourrice.
  •    L'église où elle aimait venir prier.
  •    les prairies et la grange.
  •    La Bergerie, où elle gardait et abriter son troupeau.

Bartrès  vous offre la possibilité de prier dans le calme, le silence, à l'abri des grandes foules de Lourdes. 

Premier séjour de Bernadette à  Bartrès: de novembre 1844 au 1er avril 1846

Au mois de novembre 1844, Bernadette est conduite à Bartrès par son père, François  Soubirous. Un accident empêche Louise Soubirous d'allaiter son enfant; Et à Bartrès, une cliente du Moulin, Marie Aravent, épouse Laguës, vient de perdre un enfant de 13 jours. Elle accepte de prendre Bernadette en nourrice. Francois  Soubirous versera la somme de 5 francs en espèces ou en farine. On le verra souvent remonter pour visiter son enfant.

Lorsque Bernadette retourne à Lourdes en avril 1846, elle a 2 ans. Elle grandira au moulin de Boly avec sa sœur Toinette et ses petits frères, jusqu'à l'âge de 10 ans(*). elle conservera toute sa vie le souvenir de ces années heureuses où sa famille vivait «comme les autres gens de Lourdes» entre François et  Louise «jamais de mots» Les enfants se développaient dans cette atmosphère d’entente, d’affection mutuelle, de piété.Chaque journée se terminait  par la prière du soir et le chapelet récité en famille.

Mais nous voici au deuxième séjour de Bernadette à Bartrès: Automne 1857 - Janvier 1858

Quel changement lorsque Bernadette reprend le chemin de Bartrès! Depuis 3 ans, les parents Soubirous sont peu à peu tombés dans la misère.

Depuis l'hiver 1856, ils ont dû se réfugier au cachot, l'ancienne prison de la ville. Bernadette a contracté le choléra lors de l'épidémie de 1855 et on gardera toute sa vie en séquelles un asthme persistant. La garde des petits frères, le travail, la retiennent à la maison: elle n'est jamais allée régulièrement à l'école.

En septembre 1857, Bernadette monte à  Bartrès  pour qu'il y ait «une bouche de moins à nourrir» Elle garde au cœur le souci poignant de laisser les siens dans la misère: ont-ils à manger? le père a-t-il du travail ? Elle-même se retrouve domestiques de ferme, «bonne à tout faire et à tout essuyé». Chez sa nourrice, la ferme et en plein essor. Il faut beaucoup de bras. Elle est chargée de veiller sur les enfants mais encore de vaquer  à tous les petits travaux de la ferme, de mener paître les agneaux du côté de Puyono, à la sortie du village, sur le chemin de Lourdes, à la Bergerie.Une vie simple et rude dont elle dira: « lorsque le bon Dieu le permet on ne se plaint pas ».

Dans le contrat qui l'a conduite là, il était dit qu'elle devait aller à l'école et au catéchisme. Mais à la terre, surtout à ce moment là le travail prime: elle ne va pas à l'école et non plus au catéchisme alors, certains soirs, la mère Laguês, lui fait le catéchisme à sa manière. Mais à 13 ans, Bernadette ne sait pas toujours lire et ne retiens pas les formules. « jamais jamais tu ne sauras rien »... dit la nourrice avec impatience. Or le catéchisme, c'est le passage obligé pour la Communion. Il fallait le savoir par cœur. Bernadette se sentait de plus en plus marginalisée, hors de toute culture et connaissances  qui étaient celle des compagnes de son âge.

Mais voici que le 3 janvier 1858, le curé de Bartrès, l’Abbé Ader, quitte la paroisse pour entrer chez les Bénédictins de la Pierre-qui-Vire. Tout espoir de première communion à Bartrès  s'évanouit. Intelligente  et décidée, Bernadette comprends que c'est le moment d'agir et vite. Elle retournera à Lourdes, sa décision est prise. Elle demande à ses maître la permission de rendre visite à sa famille. C’est oui, à condition de revenir le soir même sans faute. Bernadette ne répond rien. Partie de Bartrès un dimanche, elle rentrera que le mercredi suivant avec une réponse bien préparée: «Monsieur le Curé de Lourdes veut  me faire ma première communion».
Qui pourrait aller contre sa décision ? adieu papa Laguês, la bonté de la maison et la nourrice dont  le cœur se cache sous la brusquerie.

Au cachot, avec ses parents bien-aimés, Bernadette retrouve la misère, l'humidité mais aussi l'affection des siens et la promesse d'aller à l'école et au catéchisme. C'est le choix qu'elle a fait. Elle ne sait pas encore que QUELQU’UN  l’attend.

Trois semaines après, jour  pour jour, le 11 février 1858, Notre-Dame l’attend au Rocher de Massabielle. Dix sept fois  elle lui apparaîtra avant ce jour de fête Dieu du ( 3 juin 1858) où Bernadette communiera pour la première fois. (une dernière apparition aura lieu le 16 juillet en  la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel)

Notre Dame la conduite à Jésus: c'est bien là l' essentiel du Message de Lourdes

Mon âme exalte le Seigneur
Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur
Il s’est penché sur son humble servante…
Il élève les humbles….
Son amour s’étend d’âge en âge !

(*)1854: l’année des 10 ans de Bernadette,pie IX définit le dogme de l’Immaculée Conception. Nevers: du 4 juillet 1866 (22 ans) au 16 avril 1879 (35 ans) = 13 ans.

L’ÉGLISE DE BARTRÈS: Jean-Baptiste et Bernadette

L’ÉGLISE qui vous accueille est en partie celle qu’a connue Bernadette.
Construite à la fin du XIV siècle, de style roman aux arcs brisés, elle était fortifiée et servait de refuge aux habitants du pays en cette époque troublée.
Au temps de Bernadette, l’église comprenait une unique nef de 6 mètres de large sur 18 de long.Le chœur était semblable à celui que nous voyons, avec ce même triptyque de la fin du XVII siècle,les mêmes stalles, le même autel devant lequel Bernadette a prié lors de son deuxième séjour à Bartrès en 1857-1858.

Ces trois grands panneaux sculptés représentent la vie de Saint Jean-Baptiste,patron de la paroisse: la Visitation, le Baptême de Jésus, la mort de Jean-Baptiste. Bernadette ne savait pas lire et l’on peut penser qu’elle les contempla plus d’une fois. Dans la pénombre de l’église, Jean-Baptiste a-t-il inspiré, dès l’enfance, l’âme de Bernadette?
Dans le CARNET DE SES NOTES INTIMES rédigées durant les années de sa vie religieuse à Nevers, Bernadette nous partage sa médiation à propos de Jean-Baptiste au Jourdain:


« Comme  il est austère et rigoureux !… comme il annonce Jésus ... Comme il mène à jésus ... Comme il s’efface devant Jésus ... il ne cède que par humilité, que par obéissance ... Il faut qu’il croisse et que je diminue. Et moi aussi il le faut car je suis encore l’homme de la nature ... trop raide comme Jean-Baptiste. Il le faut … si je ne diminue pas, je l’empêche de croître … que je devienne donc humble enfin, que je m’humilie donc et Jésus croîtra »

Et il est frappant de découvrir un parallélisme étonnant entre la vie de Jean-Baptiste et celle de Bernadette par-delà les siècles :

Jean-Baptiste et Bernadette

  • Tous deux sont une «voix», une simple voix qui transmet un message…
    Lui montre Jésus:  «Voici l’agneau de Dieu».
    Elle désigne Marie : « L’Immaculée Conception ».
     
  • Tous deux proclament un message de conversion,
    «  changez de vie, dit Jean-Baptiste, le règne de Dieu est là ».
    « Pénitence, pénitence » répète Bernadette « priez pour les pécheurs ».
     
  • Tous deux demandent une purification,
    une purification par l’eau :
    « moi je vous baptise dans l’eau » dit Jean.
    « Allez boire a la fontaine et vous y laver », entend Bernadette qui boit de l’eau boueuse avant qu’elle ne jaillisse toute claire sous ses doigts.
     
  • Jean-Baptiste et Bernadette : tout deux sont d’une extraordinaire humilité : ils ne sont qu’une voix : Jean-Baptiste s’efface devant Jésus-- Bernadette disparaît derrière le message à transmettre, elle s’échappe à ses admirateurs et s’enfonce dans le silence de Nevers :  « je suis venue ici pour me cacher ».
     
  • Tous deux, enfin témoignent par le don de leur vie, jusqu’au martyre pour Jean-Baptiste, dans la fidélité héroïque pour Bernadette configurée à la Passion du Christ par la malade et les peines intérieures.


Terminons par cette prière de Bernadette :


« Croissez, Jésus, croissez en moi, dans mon cœur, dans mon esprit, mon imagination, mes sens, par votre  humilité, votre zèle, votre amour. Croissez avec votre grâce, votre lumière, votre paix. Croissez malgré mes résistances, mon orgueil. Croissez jusqu’à la plénitude de l’homme parfait, croissez comme à Nazareth devant Dieu et devant les hommes pour la Gloire de votre Père ».Amen.

Vestiges préhistoriques et antiques

Alignement de 57 tumulus du Hallstatt : mobilier.
Tumulus de la Halliade, allée couverte.
Dolmen de Pouey-Mayou. Menhir de Bartrès.